Quel renversement de situation lors du dernier match à Bollaert !!
Une équipe lensoise en pleine déconfiture en première période, puis complètement métamorphosée après la pause. Comment est-ce possible ? Que s’est-il passé dans les vestiaires à la mi-temps pour provoquer un tel changement ?
Le déroulement de la mi-temps est assez classique ; généralement l’entraîneur laisse les joueurs tranquilles quelques instants pour qu’ils puissent se désaltérer, changer de maillot, soigner les petits bobos éventuels et surtout récupérer.
Ensuite le coach revient très rapidement sur ce qui a été fait en 1° mi-temps, avant de donner les consignes pour la seconde. Les adjoints en profitent pour passer de l’un à l’autre et donner quelques conseils en fonction de ce qui a été perçu du banc de touche.
Parfois, le capitaine ou un joueur-cadre relaie le discours de l’entraîneur pour appuyer un point important. Quelques mouvements d’étirements, quelques paroles échangées avec un ou plusieurs partenaires en attendant le signal de l’arbitre pour la seconde mi-temps.
Mais à situations inhabituelles, mi-temps inhabituelles !!
Je me souviens d’un entraîneur à Saint-Omer (alors en CFA), parce que nous étions menés à la mi-temps par une équipe de niveau inférieur en Coupe de France, qui nous avait fait courir pendant toute la mi-temps autour du terrain d’entraînement !!!
Lorsque, comme la semaine dernière à Lens, le match semble perdu, que l’équipe semble résignée, que les solutions ne sont pas évidentes, que fait le coach ?
Chacun va, bien sûr, réagir avec son tempérament; les plus calmes avec des mots bien sentis, des propos souvent vexants; les plus réactifs avec des paroles et parfois des gestes violents pour provoquer une révolte…. J’ai vu dans ma carrière quelques bouteilles d’eau s’écraser sur le sol, ou des chaussures de foot traverser le vestiaire plus vite que prévu !!
Bref, quelque soit la manière, il faut provoquer cette réaction en disant exactement ce que l’on attend, ce que l’on exige.
Cette révolte va se traduire par des intensités supérieures dans les courses, les replacements, par des prises de risque plus fréquentes. Le public sent très vite ce changement d’attitude et redevient le 12° homme. Il suffit alors d’un but pour faire basculer la confiance de son côté. C’est le scénario de dimanche dernier : le but d’A Coulibaly a changé le cours des choses, les lensois ont repris espoir alors que les Verts commençaient à douter ! La folie s’empare du stade et l’incroyable retournement de situation se produit !
Je me suis dit qu’ils allaient tout faire pour sauver l’honneur, et effectivement, dès le coup d’envoi ils se rués à l’attaque.
S. Gerrard a marqué un premier but qui semblait anecdotique, mais qui a complètement réveillé les supporters anglais, entamé la confiance des milanais un peu trop sûrs d’eux ; le deuxième but fit exploser le stade, ce fût le début de l’invraisemblable dénouement avec une série de penalties qui consacra Liverpool !!
Pour renverser des situations comme celle-là, il faut d’abord y croire, et c’est le rôle de l’entraîneur que de se transformer en un acteur de grand talent pour persuader ses joueurs abattus qu’ils peuvent revenir dans le match. Ensuite l’attitude des joueurs sur le terrain, leur détermination, le brin de folie qu’ils vont mettre dans leur jeu va leur amener le soutien du public, nécessaire pour réussir.
Dès qu’un but est marqué, le processus est en marche : la confiance va changer de camp, le doute va passer de l’autre côté, un autre match commence !
C’est pourquoi les stades sont de formidables théâtres d’émotions, où se jouent des scénarios inédits, parfois presque inconcevables.
Voilà pourquoi le sport en général, et le foot en particulier, attire autant de monde chaque semaine !
Allez au plaisir de vous lire ...
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