La CAN, Coupe d’Afrique des Nations, compétition majeure pour nos amis africains, a pris au cours de ces dernières années une importance grandissante. Certes elle établit une hiérarchie momentanée du football africain mais aussi, depuis peu elle sert de qualifications pour la Coupe du Monde. Chaque pays prépare donc cet évènement de la meilleure des façons, afin de figurer en bonne place et faire rêver ses concitoyens !
Ainsi depuis quelques années les nations africaines font de plus en plus appel à des techniciens étrangers réputés afin d’optimiser leurs chances de bien figurer dans la compétition. Cette année un nombre important de techniciens français seront à la tête des nations majeures de la compétition ; leur compétence et leur expérience expliquent en partie le choix de ces entraîneurs qui devront aussi être capables par moments de faire face à des situations parfois cocasses comme le fait d’arriver dans un hôtel où les chambres ont été loué deux fois ou devoir s’entraîner sur un terrain pas tondu et pas tracé !!
Ces entraîneurs européens ont peu à peu réussi à associer une certaine rigueur dans la préparation, l’organisation de ces équipes tout en veillant à respecter les façons de vivre, les coutumes et les différences de culture de ces pays africains.
De même le niveau de la compétition n’a cessé de monter, chaque pays faisant appel à ses meilleurs joueurs ce qui n’était pas toujours le cas auparavant. Les meilleurs joueurs africains, qui évoluaient pour la grande majorité en France, jouent maintenant dans les championnats majeurs européens, espagnol comme Etoo ou Yaya Touré, italien mais aussi et surtout dans la Premier League anglaise à l’image de Drogba, Essien et autre Kolo Touré.
La hiérarchie a été souvent bousculée ces derniers temps et on a pu voir dans la dernière Coupe du Monde des nations telles que l’Angola ou encore le Togo, d’où une compétition difficile et extrêmement relevée.
Cette compétition n’est pas sans poser quelques problèmes aux clubs européens, privés de leurs joueurs alors que les compétitions nationales battent leur plein. Pour les équipes qui atteindront le dernier carré de la CAN et compte tenu de la période réglementaire de pré-compétition il faut compter cinq semaines d’absence de ces joueurs africains à un moment leurs clubs rentrent dans une phase importante de la saison.
La FIFA s’est penché sur ce problème, essayant de trouver une date commune de compétition pour les différents continents, mais pour l’instant la solution n’a pas été trouvée et le problème reste entier. De plus les joueurs, au sortir de cette compétition éprouvante, ont un besoin de récupérer ce qui implique une gestion parfois compliquée pour les entraîneurs de club.
Il n’est pas rare non plus que le retour dans les clubs se fasse dans les délais réglementaires ; réceptions officielles, fêtes grandioses pour le titre ou une bonne performance mais aussi séquestration des joueurs et de l’encadrement en cas de contre-performance !!
Lors de l’édition de 2002, le RC Lens était largement représenté en finale qui opposaient le Cameroun de Rigobert Song au Sénégal des Diouf, Coly, Diop et autre Sarr : victoire des camerounais aux tirs au but au terme d’un match âprement disputé ! L’absence de ces joueurs importants pendant le mois de Février, ajoutée à la fatigue engendrée par la compétition disputée dans des conditions climatiques éprouvantes, ont pesé lourd au moment de l’emballage final du championnat de France qui vit les Lensois se faire coiffer sur le fil par les Lyonnais après avoir compté jusqu’à huit points d’avance. Cet exemple montre pourquoi les clubs redoutent tant la période de la CAN.
On suivra bien sûr cet évènement avec beaucoup de plaisir car le foot-ball africain, même s’il s’est beaucoup européanisé, reste toujours aussi spectaculaire sur le terrain et dans les tribunes où chants et danses donnent un caractère de fête à nul autre pareil.
Puisse la FIFA trouver la date idéale afin que chacun puisse vivre pleinement ce moment unique ! Patrice Bergues
Allez, au plaisir de vous lire...