pointfort

L’arrivée de Daniel Leclercq à Lens aux côtés de JP Papin a fait couler beaucoup d’encre car la situation est inédite, principalement en France. Mais force est de constater que pour le moment cela fonctionne plutôt bien.

Aujourd’hui le rôle de l’entraîneur est complètement différent de ce qui était le sien il y a quelques années ; auparavant il était essentiellement un homme de terrain, concevant les séances d’entraînement, les animant et bien sûr responsable de la composition d’équipe et de la gestion des joueurs ; à l’époque les effectifs étaient réduits et le staff se réduisait à un adjoint qui était surtout chargé de la préparation des gardiens de but. Cette situation était la mienne en 92 quand j’ai succédé à A Dos Santos au RC Lens.

Peu à peu les effectifs sont devenus plus importants, le nombre de compétition s’est accru, les staffs se sont renforcés notamment avec l’arrivée d’un adjoint spécifique entraînement puis d’un préparateur physique et tout naturellement le rôle de l’entraîneur a évolué ; il a continué à gérer les entraînements, les joueurs mais il a du également devenir manager de « l’équipe derrière l’équipe », à savoir les adjoints, le staff médical, l’attaché de presse.

C’était le rôle de G Houllier à l’Olympique Lyonnais lors des deux dernières saisons ! On se rend compte de l’évolution de la fonction d’entraîneur en quinze années !!
De plus en plus, l’entraîneur principal délègue à son staff une partie de ses attributions, généralement la réalisation des séances d’entraînement et aussi d’autres petites tâches quotidiennes ce qui lui permet d’avoir un rôle d’observateur et de pouvoir jauger plus facilement les performances et les comportements des joueurs.

Laurent Blanc déclarait que lui ne s’occupait pas des séances d’entraînement sur le terrain, laissant cela à ses adjoints, et que son rôle principal résidait dans la gestion humaine du groupe. Il est évident qu’il faut savoir bien s’entourer, ce qui est son cas à Bordeaux avec JL Gasset , adjoint technique très expérimenté ( entraîneur de Montpellier, adjoint durant de longues années de Luis Fernandez), Eric Bédouet, préparateur physique compétent ainsi que D Dropsy , ancien valenciennois et ex-international, responsable des gardiens.
Laurent Blanc manage ce staff de qualité et amène sa grande expérience accumulée pendant sa carrière de joueur si réussie. La qualité de l’effectif bordelais associé à la compétence et la complémentarité de l’encadrement engendrent les bons résultats actuels.

Cette organisation nouvelle devient incontournable si l’on recherche l’efficacité maximum ce qu’impose le haut-niveau. Mais elle n’est pas sans danger : les rôles doivent être absolument bien définis dès le départ, chacun devant rester à sa place et jouer son rôle à la perfection.

J’ai vécu une situation à Liverpool où, au départ avec G Houllier, nous avons partagé la responsabilité de l’équipe avec Roy Evans sans réelle répartition des tâches et très vite la situation s’est dégradée, les joueurs ne sachant pas qui était « le pilote dans l’avion » !
Les dirigeants, qui au départ pensaient que l’addition des compétences serait un plus, durent se rendre à l’évidence : l’échec était total car les personnes n’avaient pas la même vision des choses et surtout pas la volonté de collaborer.

La complémentarité des personnes est bien sûr un atout important mais il faut d’abord la volonté commune de faire route ensemble, de savoir partager équitablement les honneurs et surtout être solidaire dans les moments difficiles, ce qui est loin d’être évident.
Pour cela, les taches doivent être bien définies et aussi bien expliquées sinon les problèmes risquent d’arriver très vite !!

L’avenir nous dira si les « duos » sont une solution durable ou si elle n’est que ponctuelle !

Wait and see !!

Allez, au plaisir de vous lire...