L'auteur de ce livre, Moussa Ag Assarid, est un authentique Touareg. Il est venu en France, il y a plusieurs années, car il avait un rêve.... rencontrer Saint Exupéry !
Pourquoi voulait-il rencontrer le père du Petit Prince ?
A l'âge de neuf ans, quand une journaliste qui accompagnait le Paris-Dakar (de passage près de son village) fit tomber son sac, le jeune Moussa se dépêcha de le ramasser. Un livre en était tombé. A la vue de l’intérêt que l’enfant portait à ce livre (qu’elle lui laissât feuilleter)... elle le lui offrit !. C’était le « Petit Prince » d’Antoine de Saint Exupéry ....
Dès lors, ce jeune garçon n'a qu’un seul souhait...
... apprendre à lire ... le Petit Prince !.
Apprendre pour déchiffrer ces écrits...les comprendre.... et découvrir le sens de ces beaux dessins !
Moussa ne cessa de harceler son père, nomade, qui se déplaçait avec sa famille et son cheptel tout au long de l’année.
Son père céda finalement. Vint enfin le grand jour où il fut scolarisé…
Son rêve le plus profond ...Créer une école, pour les jeunes nomades !
A la fin de ses études Moussa Ag Assarid, étudiant au Mali, créa à Gao avec son frère Ibrahim et quelques amis, l’association Ennor-Mali « Lumières pour tous » en 1998.
Première pierre de cette future école pour leur assurer un avenir meilleur.
En 2002, « l’école des Sables » ouvre ses portes.
Rentré en France pour continuer ses études en gestion, Moussa obtient le soutien de quelques sympathisants, et crée avec eux, Ennor-France en 2002, qui soutiendra Ennor-Mali. Un appui non négligeable, car l’école communautaire, installée dans de vieux locaux prêtés par le Maire de la commune, ne perçoit aucune aide. L’association fournit donc tout le matériel scolaire.
Dès lors, une vingtaine de petits nomades sont scolarisés. Une quarantaine en 2004/2005. Insuffisant !
Moussa et son frère Ibrahim souhaitent accueillir et donner une chance à un plus grand nombre d’enfants.
Ils obtiennent un terrain. Des partenaires français s’associent à leur projet.
Avec l’aide de Life Partners Europe (2003), Terya-So et la coordination de Etar, association créée en 2005, ils construisent un centre scolaire en faveur des enfants Touareg.
Ibrahim Ag Assarid ( le frère de Moussa) est aujourd’hui enseignant, et directeur d’un complexe scolaire comprenant un internat, une bibliothèque, et un ... puits !
"Ce qui embellit le désert, c'est qu'il cache un puits quelque part !" Antoine de Saint Exupéry
Cette école qui accueille aujourd’hui 70 élèves (de 6 à 13 ans) porte le nom d’Antoine de Saint Exupéry.... Le rêve de Moussa devient réalité !
Elle fût rebaptisée le 24 février dernier : « Ecole des Sables Antoine de Saint Exupéry »...
La rencontre de Moussa enfant avec le « Petit Prince » dans le désert a contribué à la scolarisation de nombreux petits nomades..de petits princes Touareg !
Dans son livre, "Y a pas d'embouteillage dans le désert !", Moussa raconte sa découverte de la France et des Français ....
Un régal de bon sens et de poésie qui donne envie de voir plus loin que le bout de son nez.
Voici un extrait de ce livre (p.136) :
Ne pas trop s'éloigner du rêve
Je ne sais plus par quel hasard mes premiers pas à Paris me menèrent à la Défense.
J'en fus totalement bouleversé.
Figé, je regardais les immeubles, immenses, les rues vides de nature, une cité de bureaux sans âmes.
Oubli de la terre, royaume de la matière.
Sans cesse, je me répétais : " Qu'est ce qui s'est passé?".
Les immeubles étaient si hauts que je cherchais dans le ciel les fils qui les faisaient tenir debout.
Tout me semblait inhumain.
Que peut-il y avoir de vrai, de profond derrière ces murs ?
Depuis six ans que je suis en France, j'en suis jamais retournée à cette Défense qui se défend comme elle peut sans nature, sans âme.
Je ne comprends pas pourquoi le Occidentaux ne mettent pas leur cœur dans ce qu'ils vivent.
Après la terrible découverte de la Défense, je pris le métro.
Alors que j'étais dans le wagon, un homme jouait un merveilleux spectacle de marionnettes.
J'avais l'impression de retourner en enfance, je riais, je rêvais, je n'étais plus dans le métro, j'oubliais la ville et la solitude.
Seul comptait cette féerie inattendue qui déferlait sur nous. Mais personne n'osait regarder les marionnettes pour ne pas se sentir obligé de donner de l'argent.
Hormis quelques exceptions, tous les visages étaient retranchés derrière leurs journaux, plongés dans la réalité du quotidien, incapables de s'évader un peu.
Ces têtes baissées ne désespéraient pas les marionnettes qui sautaient, jouaient et riaient, plus fortes que l'indifférence.
Je donnais tout ce que j'avais à cet homme mais ce qu'il avait offert n'avait pas de prix :
La surprise du rêve.
En vérité, Moussa ressemble beaucoup au Petit Prince !!!
Allez, au plaisir de vous lire... Enjoy
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