En l’espace de seulement quatre mois, le pays de Galles s’est refait une bien belle santé.
Sortis prématurément d’une Coupe du monde conclue sur une défaite face aux Fidji, les Diables Rouges ont retrouvé d’éclatantes couleurs dans le Tournoi des VI Nations.
Vainqueurs à Londres, pour la première fois depuis vingt ans, puis tombeurs de l’Ecosse, de l’Italie, de l’Irlande et enfin de la France samedi dans un Millennium Stadium comble et comblé, les Gallois ont signé le dixième Grand Chelem de leur histoire.
Conduits par le Néo-Zélandais Warren Gatland et l’Anglais Shaun Edwards, Ryan Jones et ses partenaires ont associé un jeu séduisant et une défense de fer avec seulement deux essais encaissés sur l’ensemble de l’épreuve.Un record qui contraste avec la passoire du Mondial (Ndlr : treize essais pris en quatre matchs).
« Les joueurs ont plus donné que ce que les entraîneurs leur avaient demandé, se félicite Edwards.
Ils se sont améliorés de match en match.
Meilleure défense (66 points encaissés), meilleure attaque (148 points inscrits) et meilleur marqueur d’essais (6 pour l’ailier Shane Williams qui devrait être élu meilleur joueur de la compétition), le pays de Galles a tout raflé lors de ce Tournoi.
Nettement mieux équilibré que lors de la campagne victorieuse réalisée voilà trois ans essentiellement grâce à un jeu offensif délirant, le XV du Poireau n’entend pas s’arrêter là.
« Ce ne doit être qu'un début, mais quel début », lançait ce week-end l’ouvreur James Hook.
L’ailier Mark Jones confirme : « Nous n'avons pas encore atteint notre meilleur niveau. Je suis sûr que plus nous jouerons ensemble, plus nous gagnerons en cohésion, et que nous pouvons faire mieux. »
Warren Gatland est aussi très heureux de ce succès mais à peine étonné,
voici ce qu'il explique :
- Lorsque vous avez pris vos fonctions en décembre dernier, dans vos rêves les plus fous, vous auriez pu imaginer remporter un Grand Chelem ?
- Oui ! (Il éclate de rire, puis marque une pause de cinq secondes).
Avec l'encadrement, dès le début, nous en avons parlé.
Nous nous sommes dit que notre premier match, contre l'Angleterre, était très important. (...)
Dans cette compétition, l'essentiel, c'est de créer une dynamique :
dès qu'on gagne quelques matchs, on devient difficile à battre, mais dès qu'on perd, on devient candidat pour la cuillère de bois.
Oui, c'est un rêve, mais il faut toujours une part de rêve.
Il faut avoir la foi et la confiance pour aller au bout.
- Comment expliquez-vous la transformation de cette équipe après la déception de son élimination avant les quarts de finale en Coupe du Monde ?Une des raison pour laquelle j'ai accepté ce poste est purement égoïste : le pays de Galle était classé dixième au monde et je ne voyais pas comment ils pouvaient faire pire.
Il suffisait seulement de mettre en place quelques structures, leur donner le goût du travail, introduire un peu d'honnêteté, de confiance en soi. Et la réaction des joueurs a été magnifique.
Comme je leur ai dit avant le match samedi, "dans la vie, on reçoit ce qu'on mérite" et je pense qu'aucune équipe n'a travaillé aussi dur que nous pendant ce Tournoi.
- En 2005, malgré le Grand Chelem, tout s'était écroulé lors des doutes mois suivants. La même chose peut-elle se reproduire ?
- Mon objectif est de trouver une certaine régularité dans la performance, bâtir sur cette victoire et aujourd'hui, pour moi, mon travail ne fait que commencer. Il y a certaines choses que l'entraîneur ne peut faire pour le joueur : le travail physique, le temps de jeu, la lecture du jeu, savoir tuer un match, disputer des matches contre les meilleurs équipes du monde...Physiquement nous devons devenir les meilleurs athlètes possibles. (...)
Même motivation de la part de Shaun Edwards :
« Nous avons gagné un Grand Chelem, mais nous ne voulons pas nous arrêter là. L'Afrique du Sud est l'équipe n°1 dans le monde. Et on y va cet été. »
Un nouveau rêve très ambitieux,
mais toutes les belles aventures humaines ne commencent - elles pas par un Rêve !!!
Allez, au plaisir de vous lire ...