No limit pour ALAIN BERNARD ...

En battant le plus prestigieux record de la natation mondiale, celui du 100 m nage libre, Alain Bernard est entré vendredi dans la légende.En 47''60, le Français est entré vendredi soir dans l'histoire en pulvérisant en demi-finale du 100 m le chrono de référence de VDH (47''84).

Une date à retenir et une soirée énorme dans l'histoire de la natation française, celle d'un formidable exploit.
Vendredi 21 mars 2008, à Eindhoven, Alain Bernard est devenu l'homme le plus rapide du monde sur 100 m nage libre.
47''60 ! Record du monde battu, et dans les grandes largeurs, puisque Pieter van den Hoogenband détenait le chrono de référence depuis 2000 et les Jeux olympiques de Sydney en 47''84.

Autopsie d'une incroyable demi-finale :
Surpris par le temps de réaction canon du croate Duje Draganja, à sa droite dans la ligne 3, le Français, très haut sur l'eau, boucle néanmoins le premier 50 m en 22''88, et déroule, seul au monde sur le retour, 24''72, pour devenir le nouveau roi du sprint international.
Incrédule, très ému, il peut bien se prendre le visage à pleines mains, et balbutier à chaud : «Je ne réalise pas …»

À 27 ans, le géant blond confirme ainsi de façon éclatante un extraordinaire potentiel, sur lequel il avait décidé de se concentrer comme jamais après une cruelle déception l'an dernier aux Mondiaux de Melbourne, avec une élimination au stade des demi-finales.
«Depuis, c'est un tout autre nageur», confirme Denis Auguin, son entraîneur à Antibes.
Un nageur capable de devenir le troisième performeur de l'histoire, en juin dernier en finale des championnats de France, et d'entrer dans le club très fermé des seigneurs du sprint.

Incrédule après son record du monde du 100m nage libre vendredi, le Français Alain Bernard veut maintenant se reconcentrer pour décrocher le titre, samedi, en finale.



Vous avez battu le record du monde du 100 m nage libre. Pensiez-vous lez faire si tôt ?
Alain BERNARD : Je ne pensais pas que ça arriverait si vite. Je savais que j'avais quelque chose de gros dans les pattes. Ca arrive maintenant, tant mieux. Ca veut peut-être dire qu'il y a encore quelque chose à améliorer. On va bien analyser la course avec Denis Auguin et surtout on va bien récupérer parce que les Championnats d'Europe ne sont pas finis. Ils commencent à peine. C'est ma première journée. Derrière, il y a de la concurrence.

Que ressentez-vous?
A.B. : Ça doit se voir dans mes yeux. C'est énorme ! D'accord, il y a des années de travail, on en bave à l'entraînement, mais le plus dur c'est de concrétiser. Et quand on concrétise ça... Peut-être que j'ai encore des choses à améliorer, je ne sais pas.

Est-ce que vous réalisez la portée de votre performance ?
A.B. : Non. Pas encore. Je ne peux pas, c'est trop chaud.

Quand vous passez à mi-course en avance sur les temps du record, vous sentez que vous êtes si rapide?

A.B. : Je ne sais pas... Je sens que j'ai de la vitesse bien sûr, mais pas plus que ça. C'est surtout aux 75, là où j'ai souvent un coup de pompe, que je me suis senti beaucoup mieux que d'habitude. J'avais dit à Denis, mon coach "ce soir, j'y vais on verra bien". Sachant que j'avais toute la journée de demain pour récupérer, je voulais tout donner.

Comment voyez-vous la suite maintenant?
A.B. : Pour samedi, il n'y a rien de gagné. Ca va être une course très tendue en finale. On va continuer à bosser avec mon coach, comme on le fait depuis des années pour essayer d'aller encore plus loin.

Où se situe votre limite à votre avis?
A.B. : Je ne me fixe pas de limites. J'apprécie le moment présent et je me dis que pour progresser encore, il va falloir que je vise encore plus haut et toujours plus haut. On a encore envie d'aller plus loin.

En plus, vous prenez ce record à Pieter Van den Hoogenband sur ses terres...
A.B. : Oui, en plus, je fais ça chez Pieter. C'est vrai. C'est symbolique. C'est quelqu'un que j'admire énormément. Je sais que c'est une période très difficile pour lui. Je lui souhaite de se rétablir au plus vite pour qu'il revienne à la bagarre parmi nous.

Vous vous sentez dans la peau d'un héritier?
A.B. : Il a été l'homme à abattre. Maintenant, je crois que c'est moi. Voilà, il va falloir assumer ça.

Dédiez-vous ce record du monde à quelqu'un ?
A.B. : A Denis (Auguin). A mes parents et ma famille.

Cette course historique en image....



Allez, au plaisir de vous lire...

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