L'équipe N' farko...
Voici ce très beau témoignage de Pascal Suivre...
" Le marathon des sables (MDS) est un mythe dans le petit monde de la course à pied.Comme beaucoup, je suis venu à mon premier MDS par défi sportif ; jugez plutôt : 245 Km dans le Sahara Marocain par des températures pouvant atteindre 45 à 50°C en autonomie alimentaire pendant 7 jours c'est-à-dire avec un sac à dos d’environ 8Kg.
Finir la course est déjà une performance, tant le moindre problème physique, normalement banal, prend ici des proportions incontrôlables.
Mais ce qui fait du MDS une course hors norme est ailleurs.
D’abord, il y a le désert, fascinant, envoutant, avec des paysages à couper le souffle, avec ses nuits étoilées qui révèlent dans toute sa splendeur la voie lactée ; simplement MAGIQUE !Il y a, bien sur, ces longues heures de course solitaire à l’effort physique intense ou chacun se retrouve seul avec lui-même ; des moments vrais, sans tricherie, propices à la réflexion, à l’introspection, à la méditation.
Je n’avais personnellement jamais eu jusqu’alors, l’opportunité de tels instants.
Ce sont des bribes de vie, arrachées au temps qui passe, denses comme jamais.
Enfin, tout cela serait peu sans l’amitié, l’humanité que génère la caravane de la course ; tous coureurs et bénévoles nous partageons du bonheur.
L’accueil du dernier de l’étape longue (75,5 Km) après 30 heures de course par l’ensemble des coureurs en est un beau symbole.
Le partage, ce sont aussi des actions humanitaires ; notre équipe (N’FARKO) a choisi d’aider les élèves marocains par la mise a niveau d’infrastructures scolaires en 2007 sur deux écoles de la région de Ouarzazate, cette année en rénovant une école à Fès.
Le bonheur contagieux de ces enfants irradie nos vies.
Le retour à l’essentiel, aux valeurs d’humanité, de solidarité ou le champion côtoie le moins préparé des amateurs,
ou riches et pauvres partagent les mêmes émotions,
ou jaunes, noirs et blancs deviennent ocres après quelques kilomètres dans le désert
ou les différences s’estompent devant l’évidence de cette ferveur qui nous rassemble.
Voila pourquoi certains faisaient cette année leur 20eme MDS,
voila pourquoi le retour à la réalité de notre éreintante vie d’ « Homo modernus » est si difficile et la première catastrophe au journal télévisé insupportable.Après le MDS, on est ni plus beau, ni plus intelligent, juste un peu plus humain…
…au moins quelques semaines !
Pascal Suivre.
Allez, au plaisir de vous lire...
1 De greg -
Bonjour,
J' ai dans l' ésprit depuis quelque temps de faire cette épreuve magique, de vous lire, cela me donne encore plus envie. Merci pour ce témoignage.