A l'aller, il y avait un réel contraste entre l'attitude de Rafael Benitez, (l'entraîneur de Liverpool) et celle de Avram Grant, (celui de Chelsea).Cela correspond à leur personnalité, mais aussi à leur manière d'aborder le foot.
Récemment, Ferdinando Torres rappelait, à propos de Benitez: "Sur coup de pied arrêté, s'il te dit de te placer à 1,50 m du point de penalty, ce n'est pas un mètre. A l'entrainement, il te fera recommencer l'exercice vingt fois s'il le faut."Ces 50 centimètres sont capitaux.
Prévoir, organiser, c'est le truc de Benitez.
Pour lui, tout est important.
Si une action t'amène a concéder un but, ce n'est pas sur un détail.
Il n'y a pas de détail à ce niveau, le plus haut niveau n'admet pas le relâchement.
Dès qu'un joueur s'égare un peu, il met le collectif en danger.
Ça correspond tellement à sa manière de voir le jeu, qu'à Liverpool il est constamment en train de régler les boulons.
Pendant le match, Benitez est en permanence en soutien de l'équipe, c'est pratiquement un joueur de plus.
A chelsea, on a plus une sensation de maturité, les mecs semblent plus capables de fonctionner seuls.Sans doute fait-il sentir ainsi aux joueurs qu'à un moment, c'est à eux de choisir.
A la limite, ce qui pourrait perturber les individualités de Chelsea, ce serait que Grant se mette à leur gueuler dessus.
Tout ça, c'est une question de cohérence.
Nous, entraîneurs, nous sommes là pour mettre les joueurs dans des conditions de bon fonctionnement.
Notre boulot, c'est que les joueurs décident mieux.
Il n'y a rien à faire : le grand joueur est celui qui prend les bonnes décisions.
Benitez ne peut pas décider à la place de Riise de mettre le pied droit plutôt que la tête.
Raynald Denouiex