Besoin de Parrain...


Un article intéressant de Jean Michel Dumay, lu dans le Monde Magazine du 13 Février 2010.



Besoin de Parrain

Bernard Tapie, 67 ans, a fait une apparition de vieux sage à la ruche - en deux jours, 66 000 visiteurs - du dernier Salon des entrepreneurs.
Point trop pour la ramener sur son histoire façon hâbleur. Il vieillit.
Profitant plutôt de l'occasion pour y livrer à un parterre de plus jeunes quelques leçons avisées d'un paisible retraité.
L'ex-homme d'affaires multicartes, politique, acteur et taulard, ressuscité d'entre les riches, redresseur d'entreprises et de sa destinée, serait-il à un nouveau ministre, disons de PME, que conseillerait-il ?

"De développer le parrainage", a-t-il dit, lui qui pense que sa génération a tué la suivante en l'empêchant de percer.
Et que vivent donc et s'éclatent maintenant les suivantes : celles de l'Internet et des réseaux, des rapports horizontaux, qui vivifient les relations sociales et mettent deux claques aux derniers apôtres d'une autorité paternaliste strictement verticale qui, s'il en reste, n'ont vraiment rien compris.



La Quête du bonheur.

A y regarder de plus près, ce besoin de parrainage, au-delà des futurs entrepreneurs, rejoindrait plus largement une attente forte de tous ceux qui travaillent. Au terme d'une étude menée sur plusieurs années et quelques centaines de cobayes.
Teresa M. Amabile, professeur de management à la Harvard Business School, et Steven J. Kramer, chercheur indépendant, ont ainsi brisé une idée tenace selon laquelle la reconnaissance serait le principal facteur de motivation en entreprise.
Non pas. Ce qui motive fondamentalement ceux qui travaillent, ont-ils conclu, à disséquer quotidiennement des émotions cachées, ce n'est avant tout ni la reconnaissance, ni les incitations financières, ni les objectifs fussent-ils des plus clairs : c'est la sensation toute personnelle de progresser et d'être soutenu pour cela.



Sentir que l'on fait des progrès, et être "managé" dans cette voie, "positiverait" de très loin chacune de nos journées de travail.

Ce qui serait bon pour nous, pour l'entreprise et la quête du bonheur, sans lequel "il n'y a pas de réussite" a soufflé aussi Bernard Tapie.

Jean Michel Dumay.



Allez, au plaisir de vous lire...et de progresser !

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