Cette expérience, publiée en 1951, faite par le psychologue Solomon Asch, démontre le pouvoir du conformisme sur les décisions d’un individu au sein d’un groupe.
Solomon Asch invita un groupe d’étudiants de 17 à 25 ans à participer à un prétendu test de vision.
Tous les participants étaient complices avec l’expérimentateur, sauf un.
L’expérience avait pour objet d’observer comment cet étudiant (le sujet) allait réagir au comportement des autres.
Les complices et le sujet furent assis dans une pièce et on leur demanda de juger la longueur de plusieurs lignes tracées sur une série d’affiches.
À chaque fois, il fallait qu’ils désignent laquelle était la plus courte, lesquelles étaient de même longueur, etc.
Au début, les complices donnent à l’unanimité la même fausse réponse avant de laisser le sujet répondre en dernier.
Tandis que la plupart des sujets répondirent correctement, beaucoup furent assez perturbés, et un grand nombre (33 %) finissait par se conformer aux mauvaises réponses soutenues à l’unanimité par les complices.
Les sujets étaient même amenés à soutenir des réponses allant contre l’évidence et leur propre vue (voir les expériences filmées[1]), pour par exemple affirmer que deux lignes avaient la même longueur, alors que l’écart était très visible car de plus de 5 cm.
Lorsqu’il n’y avait pas unanimité parmi les complices, les sujets s’émancipaient du groupe pour soutenir la réponse vraie, mais dissidente et contrariante pour le groupe.
Des sujets témoins qui n’étaient pas soumis à un point de vue majoritaire, n’eurent aucun mal à donner toujours la bonne réponse.
Après l’annonce des résultats, le sujet attribuait généralement sa piètre performance à sa propre « mauvaise vue ».
Ceci rejoint dans une certaine mesure l’expérience de Milgram où le sujet accuse l’expérimentateur d’être responsable de son comportement.
Dans les deux cas, le sujet se dédouane de la responsabilité de ses décisions sur un élément extérieur à sa volonté.
Allez, au plaisir de vous lire .. enjoooooy !
1 De William -
Cette expérience est assez effrayante. Alors qu'il n'y a aucun mot véritablement échangé (à part l'annonce de la réponse par les complices), aucune tentative de convaincre le "cobaye", en un mot aucune pression n'est exercée sur le cobaye, il est perturbé et changé d'avis pour se conformer à l'avis du groupe. On n'ose pas imaginer si il s'agissait de prendre une décision commune ou de défendre son point de vue devant un groupe "hostile". J'imagine la position d'un juré devant un cas délicat ou un cadre persuadé qu'une décision de la direction n'est pas efficace/bénéfique et qui se lève et essaye de défendre sa position... Cette expérience permet de mieux cerner la force qu'on dû avoir les pionniers du NON au groupe (Gandhi, Martin Luther King, Jean Moulin ou encore Zola et son j'accuse!)
Merci mon Canard pour cette expérience.